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L'Alimentation en circuit court

L'agro-alimentaire
4 min de lecture

Pour aider les consommateurs à mieux choisir leurs produits, de nombreux outils ont vu le jour : Nutriscore, Yuka, Siga, ScanUp, Eco-score, planet score, Mylabel… Afin de répondre aux critères de ces différents indicateurs, les entreprises agroalimentaires modifient, équilibrent, améliorent la composition de leurs produits et de leurs procédés de fabrication. La course au meilleur score oblige les industriels à repenser les produits dans leur intégralité.

Indice nutritionnel : les nouveaux critères de consommateurs

Comment est fabriqué ce produit ? Où ? Qui le fabrique ? De quoi est-il fait ? Ce produit est-il sain pour ma santé et pour la planète ? Plusieurs questions auxquelles le consommateur se confronte avant de passer à l’acte d’achat. En effet, aujourd’hui, il ne suffit plus d’être un « bon et beau produit », habillé d’un packaging attrayant : le consommateur cherche désormais à être sûr de ce qu’il va consommer et de l’impact que cela peut avoir sur lui-même et sur la société.

D’après une étude menée par Bitkom, les consommateurs considèrent les informations suivantes comme importantes :

  • Bien-être animal et durabilité (87%) ;
  • Transparence des ingrédients et traçabilité (75%) ;
  • Pays ou région d’origine (71%) ;
  • Marques et labels de certification (51%) ;
  • Petit prix (36%).

Afin de répondre à cette demande d’informations croissante et faciliter leur compréhension, de nombreuses solutions ont été développées.

Les différents types d'aides au consommateur

De nombreuses aides au consommateur sont existantes. Ce qui peut faciliter le choix de certains consommateurs, peut aussi le rendre plus confus. Chaque solution est différente, elles n’utilisent pas toutes le même système de notation et n’intègrent pas tous les critères recherchés. Voici une sélection des principaux outils d’aides à la consommation.

Le Nutri-score

Présent directement sur la face avant de l’emballage du produit, le Nutri-score, non obligatoire, vient compléter les informations nutritionnelles obligatoires déjà présentes sur l’emballage (voir partie 3). Sur la base d’une échelle de 5 couleurs (vert au rouge), et de 5 lettres (A,B,C,D,E) le produit est classé selon sa qualité nutritionnelle. La lettre A et verte représentant le meilleur classement [1].

Le calcul du Nutri-score consiste à prendre en compte, pour 100 g ou 100 ml de produit, la teneur en nutriments et en certains ingrédients à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes…) et ceux à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel). Le score obtenu permet d’attribuer au produit une lettre et une couleur. Ce label très visuel permet d’avoir rapidement l’information sur la qualité nutritionnelle des produits. Il a cependant ses limites : le Nutri-score ne prend pas en compte le degré de transformation des aliments et est axé uniquement sur les aspects quantitatifs et non les aspects qualitatifs. Ainsi il n’y a pas de distinction entre :

  • La qualité des protéines : quantité et diversité des acides aminés mais également le degré de dénaturation des protéines ;
  • La qualité des acides gras : une huile d’olive vierge de première pression à froid (dite « huile de qualité ») et une huile de coco désodorisée présentant un teneur bien supérieure en acide gras saturés et trans ;
  • Le degré de transformation du produit : un produit brut et un produit transformé comportant des additifs.

Il faut noter également qu’une fois apposé, le Nutri-score doit l’être sur l’ensemble des produits de la marque ce qui peut parfois desservir des produits ayant un profil nutritionnel moins intéressant au sein de la gamme.

Le Nutri-score est une aide utile pour mieux choisir ses aliments mais attention toutefois à garder un regard critique sur la note attribuée et sur le produit sélectionné. Sans oublier que chaque nutriments à un rôle et est essentiel pour une alimentation équilibrée. L’équilibre alimentaire repose essentiellement sur les proportions des aliments ingérés.

Yuka

Première application téléchargée pour la notation des aliments, Yuka compte aujourd’hui plus de 34 millions d’utilisateurs [2]. Yuka permet de scanner plus de 2,5 millions de produits alimentaires et de les évaluer sur une échelle allant de 0 à 100. 100 étant la meilleure note que peut obtenir un produit [3]. Les produits alimentaires sont notés selon 3 critères :

Tout comme le Nutri-score, Yuka ne prend pas en compte le degré de transformation des aliments.

Toutefois, l’intégration de la présence d’additifs dans la note vient compléter les informations pour le choix de l’acheteur. S’appuyant sur des références scientifiques, les additifs sont classés selon leur niveau de risque :

  • Sans risque
  • Risque limité
  • Risque modéré
  • À risque

L'application propose également d’autres choix de produits lors de l'achat et cela de manière indépendante [4], uniquement basée sur la note obtenue.

SIGA

L’indice Siga permet d’évaluer un produit selon :

  • Son degré de transformation ;
  • Le risque sur la santé par la présence d’ingrédients ou d’additifs controversés ;
  • La teneur trop élevée de certains nutriments (sucre, sel, acide gras).

1 étant la meilleur note pouvant être obtenue, la classification est alors faite de la manière suivante :

  • A : aliments pas ou peu transformés pouvant obtenir la note 1 à 2 ;
  • B : aliments transformés pouvant obtenir la note 3 à 4 ;
  • C : aliments ultra-transformés pouvant obtenir la note 5 à 7.

Le degré de transformation est basé sur la présence ou non de marqueurs d’ultra-transformation (MUT). Les MUT sont des ingrédients purifiés et/ou dénaturés qui peuvent avoir un impact sur le produit fini et sa qualité nutritive finale.

Quel impact pour l'industrie agroalimentaire ?

Le règlement UE 1169/2011 [5], impose les informations d’étiquetage suivantes :

  • La dénomination de la denrée alimentaire ;
  • La liste des ingrédients et la déclaration des allergènes ;
  • La quantité de certains ingrédients ;
  • La quantité nette de nourriture ;
  • La date de durabilité minimale ou la date limite de consommation ;
  • Le pays d’origine ou le lieu de provenance ;
  • Le nom et l’adresse de l’exploitant du secteur alimentaire ;
  • Une déclaration nutritionnelle.

Il n’y a actuellement pas d’obligation pour les entreprises agroalimentaires d’ajouter un label à leur étiquetage. Cependant, certaines marques souhaitent mettre en valeur la qualité de leurs produits et afficher plus de transparence pour rétablir la confiance avec le consommateur. Pour y arriver, elles doivent alors revoir leur méthode de fabrication et les ingrédients composant leurs produits. Ces remaniements et optimisations permettent de faire évoluer le secteur alimentaire vers une alimentation plus saine et plus durable.

Si la labellisation peut être un moyen de valoriser un produit, il faut toutefois être vigilant afin de sélectionner les labels en accord avec la stratégie de communication de l’entreprise, et éviter la sur-information qui aurait un effet opposé en risquant de perdre le consommateur.


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Yvan ETCHIANDAS September 25, 2024
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