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Les algues

Focus sur les aliments de demain
5 min de lecture

L'emtomophagie est-elle l'avenir de nos assiettes ?

Aujourd’hui, 2,5 milliards de personnes à travers le monde (un tiers de la population), consomment régulièrement des insectes. Bien que ce mode d’alimentation soit courant dans des pays d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud, il est encore très marginal dans les pays occidentaux. La mise en lumière des multiples avantages environnementaux et nutritionnels de la consommation d’insectes brise peu à peu les préjugés et permettra peut-être à l’entomophagie de devenir un point central de notre alimentation future. 

Pourquoi les insectes sont-ils l'avenir de notre alimentation ?

Les secteurs agricoles et agroalimentaires ont la responsabilité de proposer des aliments sains et de qualité. L’équation est complexe pour relever ce défi, en tenant compte des enjeux environnementaux et éthiques, du besoin de nourrir une population mondiale de plus en plus nombreuse, et répondre aux attentes des consommateurs.

Une source moins exigeante en ressources et en surface d'exploitation 

Selon un rapport de la FAO, l'élevage de bétail représentait, en 2006, 70% de l'utilisation des terres agricoles dans le monde. L’intégration des insectes dans notre alimentation permettrait d'élever et de produire une source de protéines alternatives nécessitant un espace agricole très réduit, avec un impact environnemental amoindri.

Par rapport à l’élevage conventionnel de bétail, les insectes comestibles peuvent être élevés :

  • En utilisant 50 à 90 % de terres arables en moins ;
  • En produisant environ 100 fois moins de gaz à effet de serre (10 à 80 fois moins de production de méthane et 8 à 12 fois moins d’ammoniac) ;
  • En utilisant 50 fois moins d’eau qu’un élevage de viande.

Une capacité à recycler des sous-produits des IAA 

Les insectes peuvent être nourris et évoluer dans des substrats issus des industries agroalimentaires, ce qui permettrait de recycler une partie des déchets organiques agricoles. Ce sont des animaux à sang froid : ils n’ont pas besoin d’énergie pour maintenir leur température corporelle constante, leurs besoins alimentaires sont par conséquent moins importants et ils consomment donc beaucoup moins de ressources agricoles.

Une source efficace : un taux de conversion élevé

De plus, chez les insectes, le pourcentage de matière comestible est très élevé. Chez le grillon, il représente 80% de la matière vivante de l’animal, contre seulement 40% chez le bœuf, et 55% chez le porc ou la volaille.

En effet, le taux de conversion de la biomasse en masse corporelle des insectes est très élevé ; par exemple, pour produire 1 kg de masse corporelle chez un bœuf, 25 kg de fourrage sont nécessaires, contre 2 kg pour produire 1 kg d’insectes. La production d’insectes nécessite 1 à 20 fois moins de ressources que la production animale traditionnelle (INRAE).

Les nutriments d'intérêts

Les insectes sont considérés comme hautement nutritifs : ils sont riches en protéines (13 à 77%), en fibres, en lipides polyinsaturés, en fer et en calcium, et pauvres en glucides. Les protéines d’insectes sont une excellente alternative aux protéines animales puisqu’ils contiennent tous les acides aminés essentiels. La FAO affirme qu’ils sont tout aussi nutritifs que les viandes couramment consommées, comme le bœuf.

Attention toutefois aux allergies croisées : la chitine, qui compose l'exosquelette des insectes, des acariens ainsi que la carapace des crustacés, est un allergène connu, ce qui augmente le risque de réaction allergique "croisée" entre ces différentes espèces.

Les différents insectes comestibles

Toutes les espèces d’insectes ne sont pas consommables mais on estime qu’aujourd’hui, partout dans le monde, environ 2 000 types d'insectes sont comestibles pour l’homme, du scorpion au vers de farine.

Les insectes les plus consommés sont les scarabées, les grillons, sauterelles ou criquets, mais aussi les abeilles, guêpes ou les fourmis. Dans les produits déjà présents sur le marché français, le Tenebrio molitor (ver de farine jaune), est le plus exploité.

Une fois produits, les insectes peuvent être consommés sous différentes formes :

  • Entiers : ébouillantés puis déshydratés. Souvent utilisés en produits apéritifs ou topping;
  • En farines : ébouillantés, déshydratés puis broyés. Souvent utilisés comme ingrédients dans des aliments nutritifs : barres énergétiques, pâtes… ;
  • En isolats : extraction des biomolécules d’intérêts, utilisées comme ingrédients d’intérêts pour améliorer la qualité nutritionnelle d’un aliment.

Une transition alimentaire déjà amorcée

Il existe différents débouchés à l’élevage d’insectes :

Depuis le 1er janvier 2018, ces entreprises peuvent produire et vendre des insectes en France, néanmoins soumises à la nécessité d’une autorisation de mise sur le marché (règlement européen « NOVEL FOOD » UE 2015/2283). En 2021, l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a donné son feu vert pour la consommation humaine de Tenebrio molitor (vers de farine jaunes séchés) et de Locusta migratoria (criquet migrateur).

Si les aliments à base d’insectes ont jusqu’à présent été un produit de niche, ils sont considérés comme une solution prometteuse aux défis de durabilité auxquels l’industrie alimentaire est confrontée, offrant une source durable de protéines qui peut être cultivée avec des ressources minimales.

La politique alimentaire phare de la Commission européenne, la stratégie « de la ferme à la table » (F2F), soutiendra la création de « matières premières pour aliments des animaux et de denrées alimentaires durables et nouvelles », en citant les insectes parmi ces innovations potentielles.

Dans le cadre du programme de financement de l’innovation de l’UE, Horizon Europe, les protéines à base d’insectes sont considérées comme l’un des principaux domaines de recherche.

Enfin, afin de répondre aux problèmes d’insuffisances alimentaires, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) recommandait dans son rapport « Edible Insects » publié en 2013 d’envisager l'élevage d'insectes à grande échelle.

L’entomophagie pourrait devenir une pratique de base dans notre alimentation puisqu’elle pourrait fournir une nouvelle source de nourriture ; tout en répondant aux demandes de la population de plus en plus sensible à son impact environnemental, à son alimentation, à sa santé et au bien-être animal.

La plus grosse limite à l’accélération de cette pratique en France reste la barrière psychologique pour franchir le tabou alimentaire autour des insectes. Et vous, ça vous tente ? 🦗🐛


C&DAC s’engage pour une alimentation saine et durable. Elle met à disposition son expertise afin d’accompagner et d’encourager les IAA à développer et à promouvoir une meilleure alimentation.

C&DAC, spécialiste de la Recherche et Développement, de l'Innovation, de la formulation et de l’ingénierie alimentaire, vous accompagne et vous conseille pour une alimentation durable.

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Justine BEAUDOIN September 25, 2024
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