En quoi consiste le circuit court et quelles sont ces enjeux ?
Aujourd’hui, pour se procurer un aliment il suffit de se rendre dans le supermarché le plus proche et on y trouve son bonheur : produits à durées de conservation longues, large choix de variété, origines diverses et exotiques, tout y est !
Mais savons-nous vraiment quel trajet ont parcouru nos marchandises ? Les chaînes de distribution et les modes de commercialisation sont des paramètres souvent négligés par les consommateurs, davantage focalisés sur les prix et la disponibilité.
Or, ces paramètres sont les plus importants si l’on veut soutenir correctement l’écologie et l’économie locale. Depuis longtemps favorisé et ancré dans nos habitudes alimentaires, le circuit long, couvrant une zone géographique large, se voit décliner face à l’intérêt croissant des consommateurs pour le circuit court.
1. Qu'est-ce que l'alimentation en circuit court ?
La distribution en circuit court est un terme qui désigne l’achat de produits directement chez le producteur. Contrairement au circuit long qui engage 2 intermédiaires minimum, le circuit court se compose seulement d’une seule transaction entre le producteur et le consommateur.
Présent depuis toujours, ce mode de distribution revient à la mode en raison de la proximité entre le producteur et le consommateur qui soutient les productions locales et garantit une qualité.
Attention toutefois aux termes utilisés : la notion de circuits courts est utilisée pour valoriser un mode de vente limitant le nombre d’intermédiaires mais ne prévoit pas de notion de proximité physique. Le produit peut donc venir de très loin tant qu’il n’y a eu qu’un seul intermédiaire.
2. Les différentes formes de ventes
Le « circuit court » se distingue exclusivement par son nombre d’intermédiaire : zéro à un ; une vente remise en main propre par le producteur sera appelée vente directe tandis qu’une vente réalisée avec un intermédiaire sera nommée vente indirecte.
Pour vendre ses produits en vente directe, l’artisan pourra opter pour divers circuits de ventes :
Achat et/ou consommation à la ferme par les consommateurs (cas des fermes auberges par exemple) ;
Vente dans des magasins de producteurs ;
Vente dans des marchés, des salons ou des foires ;
Cueillette à la ferme par les clients (choix de la quantité et de la qualité) ;
Vente en AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne).
En vente indirecte, les choix sont tout aussi nombreux, le producteur peut décider de vendre ses produits à des restaurants ou cantines, à des commerçants tels que des épiceries, des boucheries, des magasins de produits locaux et même des grandes et moyennes surfaces et sans oublier l’e-commerce.
Les produits issus du circuit court sont généralement des produits agricoles tels que des fruits ou des légumes mais on retrouve également de la viande, du vin, des œufs, du miel ou encore des produits laitiers.
3. Pourquoi privilégier ce mode de distribution ?
D’après le dernier recensement agricole de l’AGRESTE (2020), près d’une exploitation agricole sur 4 vend en circuit court en France. Si ce mode de distribution redevient privilégié, cela s’explique par l'envie de qualité, de transparence et de proximité de la part des Français.
La notion de prix rentre également en considération puisqu'à qualité égale les produits vendus en circuits courts sont moins chers qu’en grande surface. Pouvoir directement rencontrer les agriculteurs instaure une relation de confiance et en travaillant seuls et à leurs charges les fabricants ne dépendent d’aucun intermédiaire.
De plus, ils sont libres de choisir leur prix et ont connaissance de leurs coûts de transport, de stockage ou de livraison ce qui leur permet de connaître exactement leur rémunération. Les différentes structures mises en place pour assurer la vente de ces produits en circuits courts permettent également de créer de l’emploi.
Au niveau écologique, de bons atouts se présentent : généralement les consommateurs allient circuit court et circuit de proximité ce qui favorise la réduction du transport limitant l’impact environnemental et réduisant les gaz à effet de serre. Pour se démarquer, les producteurs proposent de nombreuses variétés de produits agricoles et privilégient la production biologique.
De plus, les consommateurs en circuit court sont moins exigeants sur le calibre des fruits et légumes ou bien encore la présence d’emballage, ce qui permet de réduire l’utilisation de pesticides et de produire de façon naturelle.
4. Limitation du circuit court
Malgré tous ces atouts, il faut faire attention à ne pas négliger certains aspects et impacts de ce mode de distribution. Au niveau de l’empreinte carbone, bien que le mode de production en représente une part importante, on ne peut pas en dire autant pour le mode de distribution si la distance entre le lieu de production et le point de vente s’allonge.
Et si on réduit le transport, les émissions de CO2/km parcouru et par tonne de marchandise, les poids lourds sont 10 fois moins polluant qu’une camionnette de moins de 3,5 tonnes. Quant aux produits locaux, s’ils sont produits hors saison, des modes de production utilisant des serres chauffées peuvent par exemple coûter cher en termes d’énergie et de gaz à effet de serre par rapport à des produits importés et cultivés en plein air.
Malgré les nombreux produits proposés, il est impossible de retrouver une gamme comparable à celle des grandes surfaces ce qui limite considérablement le choix. Généralement, un panier de courses se compose d’aliments mais également de produits ménagers, introuvables en circuit court, ce qui renforce la décision des consommateurs de faire leurs achats dans un seul et même lieu regroupant tous ces produits.
Mais pas de panique ! Les circuits courts présentent tout de même plus d’avantages que d’inconvénients. Alors, opterez vous pour l’alimentation en circuit court ?
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